Gagner de l’argent avec la photographie est une idée qui vient tôt ou tard pour le photographe / vidéaste. En effet, la photographie est une activité qui demande une phase d’apprentissage et s’accompagne d’investissements matériels. S’en suit une « course à l’armement », une montée en compétences au point qu’il devient tentant de proposer ses services et pourquoi pas capter un retour sur investissements.

Fausse bonne idée ? Comment se lancer ? Voici quelques pistes.

Statut : Micro-entreprise, oui mais laquelle ?

La micro-entreprise n’est qu’une constitution administrative d’une Entreprise Individuelle. Elle permet de facturer, déclarer, payer avec une fiscalité allégée. Au régime fiscal « forfait », seule la CFE est demandée, avec exonération la première année. La fiscalité au forfait retient un pourcentage du chiffre d’affaires. Vos revenus seront le montant du chiffre d’affaires auquel sont retirés les dépenses et l’imposition forfaitaire.
Vous facturez en Hors Taxe (H.T.). Aucune possibilité de récupérer la TVA sur vos achats.
Peu de monde le savent en micro-entreprise avec régime fiscal au réel, il est possible de facturer Toutes Taxtes Comprises « T.T.C. ». Vous comprendrez que c’est à étudier de près dans le cas d’un lancement d’activité professionnelle à destination de professionnels et projet demandant un investissement matériel conséquent. Par exemple, 10 000€ dépensés donneront lieu à 2 000€ de TVA inscrit en crédit. Votre montant de TVA pourra être utilisé pour acheter du matériel et équipement photo.
Vous facturez la TVA et votre client pourra la récupérer.

Attention, le statut de micro-entreprise reste assez précaire et ne doit être envisagé que comme temporaire le temps de se lancer et stabiliser un flux financier. En effet, en plus de revenus pouvant être fortement variabless, il faudra idéalement financer assurance maladie, cotisation retraite, prévoyance.

Il existe d’autres subtilités à comprendre, comme le versement libératoire de l’impot sur le revenu plafonné à environ 24 000€ de CA par an. Si vous le dépassez vous changez de tranche et pourrez être redressé ultérieurement.
Les micro-entrepreneurs au forfait qui dépasseraient le plafond de CA d’environ 40 000€ (prestations de services) devront adopter le régime fiscal au Réel en cours d’année. Cela aura pour conséquences directe de faire basculer toutes les factures en base TVA.

Restez donc très vigilent sur votre CA annuel à l’approche du plafond car toutes les factures du mois qui auraient été facturées « TVA non applicable, article 293 bis du CGI » devront être refacturées en base T.V.A. et la Taxe sur la Valeur Ajoutée sera due à l’administration fiscale.
Soit vous arrivez à faire passer une mise à jour et obtenir le complément de versation, soit la T.V.A. sortira de votre compte professionnel.

Dès que vous savez que sur l’année à venir vous aller approcher du plafond de chiffre d’affaires du régime fiscal au forfait, l’astuce sera de demander au plus vite un numéro de TVA.

Attention également à la  proratisation du CA s’applique en nombre de jours comptabilités depuis le début de l’exercice fiscal.
Il n’est donc pas forcément judicieux d’encaisser une grosse facture en fin d’année.

Processus pour se faire connaitre

Répartir ses revenus en plusieurs sources

L’idéal serait de répartir ses revenus entre plusieurs sources. Je m’explique. 
Si vous avez un seul client, vous êtes totalement tributaire de son bon vouloir. Vous êtes aussi en infraction : abus de position dominante, fraude aux cotisations sociales. Comment cela ? Votre activité doit être indépendante. Il ne doit pas y avoir de lien de subordination et d’interdépendance entre les structures. Vous ne pouvez donc pas facturer qu’un seul client sinon en cas de contrôle l’administration fiscale requalifiera l’activité en salariat. On considère donc qu’un entrepreneur ne doit pas avoir plus de la moitié de vos revenus provenant d’un même client. Ceci ne faut pas conseil d’expert juriste, fiscaliste, expert comptable mais l’idée générale est là.
Comprennez qu’il est tout à fait possible d’avoir un seul client ou un client principal pendant quelques mois. Cependant éviter que cette situation se stabilise. C’est de la responsabilité du client de vérifier que vous remplissez bien les conditions règlementaires, vis-à-vis de vos employés et vos conditions de revenus.

La spécialisation, oui mais laquelle ?

Avec votre parcours et expériences vous avez certainement un domaine que vous connaissez bien. Une passion, un sport, une activité professionnelle, vous en connaissez peut-être bien plus que beaucoup d’autres personnes sur un domaine. Ou alors, peut-être avez-vous un gros réseau ou des « entrées » vers un leader de son secteur et la possibilité tirer profit de cet avantage.
Bonus à celui qui saura comprendre l’univers choisi, quels sont les médias incontournables, le vocabulaires utilisé cette « niche », les problèmes récurrents qui n’ont pas de réponse.
Bonus à celui qui trouvera une application commerciale de ses clichés : photo de produits, photographie institutionnelle, photographie de mariage, etc.

 

La contractualisation

La contractualisation est une étape indispensable mais trop souvent négligée au lancement.
D’expérience personnelle, même si le travail est pour un ami ou l’entreprise d’un proche, prenez l’habitude de faire signer un contrat de partenariat, un devis « bon pour accord », voire obtenir un premier versement d’une fraction du montant du devis accepté avant de réaliser la prestation.
Obtenir un versement engage les deux parties dans la réalisation de cette commande. Cette « sécurité » pour vous vous assure une part des revenus. Il ne reste qu’à mener à bien la mission.

L’expérience montre que tant que tout va bien et qu’il n’y a rien à partager tout se passe bien. 
En revanche, en tant qu’artisan photographe, créatif, prestataire de service, vous n’êtes pas corvéable à merci. Votre temps à de la valeur et vous risquez de devenir fou si un client se permet retour sur retour en changeant d’avis à chaque fois. Pire s’il est de mauvaise foie à la fin et qu’il refuse de vous payer vous irez droit vers des complications.
Il vous revient de border les conditions et limites de la mission. Par exemple, vous pouvez limiter le nombre de retour suite au livrable, instituer un tarif fixé d’avance de modification au delà de 3 incluses. Ainsi vous aurez moins de scupules à l’appliquer, votre client comprendra mieux la valeur de votre travail. En photo et vidéo, trop souvent les commenditaires pensent qu’il y a juste à venir avec son appareil, déclencher, ajouter un filtre qui va bien et ressortir les images de l’ordinateur. Vous et moi savons bien que le travail débuta avec la compréhension de la demande client, choix du matériel et autres chois artistiques, et que le traitement peut être bien plus chronophage que ce qu’il n’y parait, surtout en vidéo. 
De plus, vous devez ajouter vos amortissements (déplacement, matériel, frais de structure). 

Le réseau

On parle souvent de la puissance du réseau. La recommandation bouche à oreille est essentielle car elle exploite un mécanisme exponentiel et des biais cognitifs (preuve sociale, recommandée par les pairs).
Cela marchait avant Internet, cela ne fonctionne encore mieux sur Internet car il est possible de toucher une audience encore plus large. Pour percer avec une activité dans l’audio-visuel, il faudra travailler autant son réseau physique que son réseau virtuel.

Les mises en avant

Qu’avez-vous à proposer, où quelqu’un qui voudrait faire appel à votre service pourra voir votre travail ?

Vous voyez où je veux en venir. Un site, un blog, des galeries, des vitrines, des espaces communautaires où développer un réseau.

Particulier, professionnel, il faudra adapter sa présence et stratégie en fonction du type de client mais aussi du domaine dans lequel vous souhaitez évoluer :  photographie institutionnelle, urbain/archi, mariage, reportage etc.

 

Plateformes pour se faire connaitre

Linkedin : Réseau social professionnel qui monte lentement et surement. 3 pro sur 4 sont sur Linkedin. Il existe des outils et spécialisation être plus impactant et développer sa communication sur Linkedin.

Instagram : Réseau social basé sur le partage de photos format carrées et vidéos où l’esthétique compte ;
Youtube : Réseau social basé sur le partage de vidéos popularisé par Google ;
FlickR : Réseau social basé sur le partage de photographies à destination des photographes.

Plateformes de tâche

Voici une courte sélection de plateformes de mise en relation. Percer sur plateforme est un sport de longue distance : être présent, réactif, constant dans le temps, bien évalué. Toutefois cela permet de compenser un creux d’activité et de trouver quelques missions « alimentaires ». 

Upwork

Fiverr

Tiboolo

S’inscrire sur la plateforme

Bien entendu, il existe d’autres plateformes et d’autres astuces pour se faire connaître et se lancer. J’aurai l’occasion de vous en parler dans de prochains articles.
A bientôt